Homme libre, toujours tu chériras la mer ! La mer est ton miroir ; tu contemples ton âme Dans le déroulement infini de sa lame, Et ton esprit n’est pas un gouffre moins amer.
Tu te plais à plonger au sein de ton image ; Tu l’embrasses des yeux et des bras, et ton coeur Se distrait quelquefois de sa propre rumeur Au bruit de cette plainte indomptable et sauvage.
Vous êtes tous les deux ténébreux et discrets : Homme, nul n’a sondé le fond de tes abîmes, Ô mer, nul ne connaît tes richesses intimes, Tant vous êtes jaloux de garder vos secrets !
Et cependant voilà des siècles innombrables Que vous vous combattez sans pitié ni remord, Tellement vous aimez le carnage et la mort, Ô lutteurs éternels, ô frères implacables !
Tout ce que tu peux faire dans la vie, c’est être toi-même. Certains t’aimerons pour qui tu es. La plupart t’aimeront pour les services que tu peux leur rendre, d’autres ne t’aimeront pas. Rita Mae Brown
Doutez que les étoiles ne soient de flamme Doutez que le soleil n’accomplisse son tour Doutez que la vérité soit menteuse infâme Mais ne doutez jamais de mon amour. William Shakespeare
L’amour n’est pas l’amour s’il il fane lorsqu’il se trouve que son objet s’éloigne. Quand la vie devient dure, quand les choses changent, le véritable amour reste inchangé. William Shakespeare
Permets à mon sourire de t’offrir ma tendresse, permets à ma main de t’apporter du doux, permets à mon regard de te dire ton importance, et accepter ainsi ma gratitude au cadeau de ta présence. Jacques Salomé ;Je t’appelle tendresse
..mais il y a au monde une chose sainte et sublime, c’est l’union de deux de ces êtres si imparfaits et si affreux. On est souvent trompé en amour, souvent blessé et souvent malheureux; mais on aime, et quand on est sur le bord de sa tombe, on se retourne pour regarder en arrière et on se dit : j’ai souffert souvent, je me suis trompé quelquefois, mais j’ai aimé. C’est moi qui ai vécu, et non pas un être factice créé par mon orgueil et mon ennui. Alfred de Musset
Quand tu perds un ami cher,tu cherches autour de toi et tu en trouves de nombreux autres, alors tu finis par te consoler. Et quand tu perds tes biens, tu réfléchis et tu t’aperçois que tu peux en obtenir tout autant, alors tu finis par oublier.Mais quand tu perds la paix de l’âme,où peux-tu la retrouver, par quoi peux-tu la remplacer? La main de la mort te frappe violemment, et tu es malheureux, pourtant chaque jour et chaque nuit tu sens la caresse de la vie, et tu es heureux.
Le destin vient à toi par surprise, il te dévisage de ses yeux énormes et terrifiants, t’attrape le cou de ses griffes acérées, te jette brutalement à terre,puis te piétine de ses pieds crochus et s’en va en ricanant. Mais il revient vite vers toi plein de repentir et de regret, te relève avec douceur de ses mains gantées de soie, et te chante l’espoir, alors il t’émeut.Tracas et fatigues assaillent tes nuits puis s’évanouissent quand arrive le matin, ainsi tu reprends conscience et espères à nouveau.
Mais quand ta raison de vivre est un oiseau que tu aimes! Tu le nourris des graines de ton cœur et l’abreuves de la lumière de tes yeux,ta poitrine est son refuge et ta chaleur son nid, tu le regardes et le couves de tout ton amour, et voilà qu’il t’échappe, vole au-dessus des nuages puis va chercher un autre toit, sans que tu puisses espérer le voir revenir. Que fais-tu dans ce cas, dis-moi,que fais-tu ? Où trouver patience et consolation, comment faire renaître l’espoir ?
Chanson:Les Feuilles Mortes Charles Aznavour Music de Joseph Kosma paroles de Jacques Prévert
C’est une chanson qui nous ressemble. Toi, tu m’aimais et je t’aimais Et nous vivions tous deux ensemble, Toi qui m’aimais, moi qui t’aimais. Mais la vie sépare ceux qui s’aiment, Tout doucement, sans faire de bruit Et la mer efface sur le sable Les pas des amants désunis.
Oh ! je voudrais tant que tu te souviennes Des jours heureux où nous étions amis. En ce temps-là la vie était plus belle, Et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle. Tu vois, je n’ai pas oublié… Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, Les souvenirs et les regrets aussi Et le vent du nord les emporte Dans la nuit froide de l’oubli. Tu vois, je n’ai pas oublié La chanson que tu me chantais.
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, Les souvenirs et les regrets aussi Mais mon amour silencieux et fidèle Sourit toujours et remercie la vie. Je t’aimais tant, tu étais si jolie. Comment veux-tu que je t’oublie ? En ce temps-là, la vie était plus belle Et le soleil plus brûlant qu’aujourd’hui. Tu étais ma plus douce amie Mais je n’ai que faire des regrets Et la chanson que tu chantais, Toujours, toujours je l’entendrai !
Aimons toujours ! Aimons encore ! Quand l’amour s’en va, l’espoir fuit. L’amour, c’est le cri de l’aurore, L’amour c’est l’hymne de la nuit.
Ce que le flot dit aux rivages, Ce que le vent dit aux vieux monts, Ce que l’astre dit aux nuages, C’est le mot ineffable : Aimons !
L’amour fait songer, vivre et croire. Il a pour réchauffer le coeur, Un rayon de plus que la gloire, Et ce rayon c’est le bonheur !
Aime ! qu’on les loue ou les blâme, Toujours les grand coeurs aimeront : Joins cette jeunesse de l’âme A la jeunesse de ton front !
Aime, afin de charmer tes heures ! Afin qu’on voie en tes beaux yeux Des voluptés intérieures Le sourire mystérieux !
Aimons-nous toujours davantage ! Unissons-nous mieux chaque jour. Les arbres croissent en feuillage ; Que notre âme croisse en amour !
Soyons le miroir et l’image ! Soyons la fleur et le parfum ! Les amants, qui, seuls sous l’ombrage, Se sentent deux et ne sont qu’un !
Les poètes cherchent les belles. La femme, ange aux chastes faveurs, Aime à rafraîchir sous ses ailes Ces grand fronts brûlants et réveurs.
Venez à nous, beautés touchantes ! Viens à moi, toi, mon bien, ma loi ! Ange ! viens à moi quand tu chantes, Et, quand tu pleures, viens à moi !
Nous seuls comprenons vos extases. Car notre esprit n’est point moqueur ; Car les poètes sont les vases Où les femmes versent leur cœurs.
Moi qui ne cherche dans ce monde Que la seule réalité, Moi qui laisse fuir comme l’onde Tout ce qui n’est que vanité,
Je préfère aux biens dont s’enivre L’orgueil du soldat ou du roi, L’ombre que tu fais sur mon livre Quand ton front se penche sur moi.
Toute ambition allumée Dans notre esprit, brasier subtil, Tombe en cendre ou vole en fumée, Et l’on se dit : ” Qu’en reste-t-il ? ”
Tout plaisir, fleur à peine éclose Dans notre avril sombre et terni, S’effeuille et meurt, lis, myrte ou rose, Et l’on se dit : ” C’est donc fini ! “
L’amour seul reste. O noble femme Si tu veux dans ce vil séjour, Garder ta foi, garder ton âme, Garder ton Dieu, garde l’amour !
Conserve en ton coeur, sans rien craindre, Dusses-tu pleurer et souffrir, La flamme qui ne peut s’éteindre. Et la fleur qui ne peut mourir !
Laß Uns Lieben auf Immer! Laß Uns Nochmals Lieben! Victor Hugo
Laß uns lieben auf immer! Laß uns nochmals lieben! Wenn die Liebe geht, die Hoffnung fliegt. Liebe! Das ist der Ruf der Morgendämmerung. Liebe! Das ist die Hymne der Nacht.
Wie erzählt die Welle den Stränden? Wie erzählt der Wind den alten Gebirgen? Wie erzählt der Stern den Wolken? Es ist mit dem unsäglichen Satz: “Laß uns lieben”!
Die Liebe träumt, lebt und glaubt. Sie ist um das Herz zu ernähren. Ein Strahl größer als Ruhm Und dieser Strahl ist Glück!
Liebe! Ob man sie preist oder schuldet, Werden große Herzen immer lieben: Verbinde diese Jugend der Seele Zur Jugend deines Stirns!
Liebe, um deine Stunden zu bezaubern, Um das man in deine schönen Augen blicken kann Mit jenen sinnlichen Interieurs Der geheimnisvollen Lächeln!
Lieben wir uns auf immer und mehr! Laß uns besser jeden Tag vereinigen Die Bäume lassen das Laub wachsen; Laß unsere Seelen auch in der Liebe wachsen.
Laß uns den Spiegel und Spiegelbild sein Laß uns die Blume und die Duft sein! Liebhaber, die allein in der Schatten sind Fühlen sich als Zwei und sind nur Eins!
Die Dichter suchen nach Schönheit. Die Frau, Engel des reinen Geschmacks, Liebt sich diese großen feurigen und träumenden Stirnen Unter seinen Flügeln zu erfrischen.
Komm zu uns, berührende Schönheit! Komm zu mir, zu dir, mein Eigen, mein Gesetz! Engel, komm zu mir wenn du singst. Und wenn du weinst, komm zu mir!
Wir allein verstehen deine Ekstasen, Denn unser Geist spottet nicht; Denn Dichter sind die Vasen, Wohin die Damen ihre Herzen schicken.
Ich, der in der Welt, Keine einzelne Realität gefunden habe, Ich, der wie die Welle Alles fliegen läßt, was nur Eitelkeit ist.
Ich bevorzuge lieber als das, was Die Arroganz des Soldaten oder des Königs entkräftet, Den Schatten, der du auf mein Leben setzt, Als dein Stirn zu mir neigt.
Aller Ehrgeiz, der In unserem Geist, jenes subtiles Feuer, entzündet ist, Zerkrümelt zu Asche oder fliegt im Rauch Und man sagt: “Was wird bleiben”?
Alles Vergnügen, eine kaum geblühte Blume In unserem dunklen und getrübten April, Verliert ihre Blätter und stirbt, Lilie, Myrte oder Rose. Und man sagt zu sich: “Es ist vorbei”!
Nur die Liebe bleibt. Ach, edle Dame, Wenn du deinen Glauben,deine seele, deinen Gott halten willst, hüte die Liebe.
Erhalte in deinem Herzen, ohne etwas zu fürchten, Wenn du weinen und erlitten müßt, Die Flamme, die nicht ausgelöscht werden kann Und die Blume, die nicht sterben kann!
Sur toutes faces de ce monde, Dieu, apprends-moi à aimer, À dessiner des constellations de beauté Sur les vagues de ton éternité.
Sur toutes faces de ce monde, Dieu, donne-moi la licence d’amour Afin que je puisse encenser le monde De la plus haute des fraternités.
Sur toutes faces de ce monde, Dieu, apprends-moi à lire dans mes versets de prière Le fronton doré de ton Temple de lumière Qui éclot dans mon silence intérieur.
D’une mesure d’homme Soumise aux contraintes de la pesanteur, Je filtre parfois un peu d’élixir de vie Que je chante au travers de mes poèmes.
D’une expérience tissée de hasard, Je remplis mes jarres, Pour peindre et dépeindre La vie que je tiens dans le creuset de mon coeur.
Et tout cela me hante, Et tout cela m’enchante Comme une bruine d’espérance Sur le faîte de mes errances.
Qui suis-je pour parler d’amour ? Un homme versé de rires et de larmes… Qui suis-je pour parler d’amour ? Sinon une étoile en maturation dans le firmament de ton éternité…
The original Poem in German Translation by John Sigerson
How grandly nature Shines upon me! How glistens the sun! How laughs the mead!
From countless branches The blossoms thrust, A thousand voices From underbrush,
And joy ecstatic Fills everyone. O sun! O earth! O risk! O fun!
O love, oh, lovely, So golden fair Like morning cloudlets On that hill there!
You prosper grandly The dew-fresh fields With breath of flowers; The whole Earth yields!
O maiden, maiden, How I love thee! Your eye’s a-sparkle– How you love me!
Just as the lark loves Singing and sky, And morning-blooms thrive On heav’n-mists high–
So do I love you, With throbbing heart, Who give me the youth, Joy, courage, art
To fashion new songs, New dances free. Be ever happy, As you love me!
The German Original poem Mailied
Wie herrlich leuchtet Mir die Natur! Wie glänzt die Sonne, Wie lacht die Flur!
Es dringen Blüten Aus jedem Zweig, Und tausend Stimmen Aus dem Gesträuch,
Und Freud’ und Wonne Aus jeder Brust O Erd’, o Sonne! O Glück, o Lust!
O Lieb’, o Liebe! So golden schön Wie Morgenwolken Auf jenen Höhn
Du segnest herrlich, Das frische Feld Im Blütendampfe Die volle Welt
O Mädchen, Mädchen Wie lieb’ ich dich Wie blinkt dein Auge! Wie liebst du mich!
So liebt die Lerche Gesang und Luft Und Morgenblumen Den Himmelsduft.
Wie ich dich liebe Mit warmem Blut Die du mir Jugend, Und Freud’ und Mut Zu neuen Liedern Und Tänzen gibst Sei ewig glücklich Wie du mich liebst !
In French Chant de Mai
De quelle sublime lumière La nature m’inonde! Comme le soleil resplendit! Quelle allégresse dans ces campagnes!
De chaque rameau Jaillissent les fleurs, Mille voix chantent Dans les buissons.
Joie et volupté Jaillissent de chaque poitrine, Oh Terre, oh soleil, Oh bonheur, oh plaisir!
Oh Amour, Amour! Aussi beau que l’or! Comme les nuages de l’aube Là-bas sur ces collines!
Tu offres ta sublime bénédiction A la fraîcheur des champs Et dans l’ haleine des fleurs Au monde épanoui.
Oh jeune fille, jeune fille, Comme je t’aime, Comme tes yeux brillent! Comme tu m’aimes!
C’est ainsi que l’alouette Aime le chant et les airs Et les fleurs de l’aube L’haleine du ciel.
De même que moi je t’aime D’un sang ardent Toi qui me donnes la jeunesse La joie et le courage De créer de nouveaux chants Et de nouvelles danses Que ton bonheur soit éternel Comme ton amour pour moi!
Puisque j’ai mis ma lèvre à ta coupe encor pleine Victor Hugo Le recueil:Le Chant du Crépuscule
Puisque j’ai mis ma lèvre à ta coupe encor pleine; Puisque j’ai dans tes mains posé mon front pâli; Puisque j’ai respiré parfois la douce haleine De ton âme, parfum dans l’ombre enseveli;
Puisqu’il me fut donné de t’entendre me dire Les mots où se répand le coeur mystérieux; Puisque j’ai vu pleurer, puisque j’ai vu sourire Ta bouche sur ma bouche et tes yeux sur mes yeux;
Puisque j’ai vu briller sur ma tête ravie Un rayon de ton astre, hélas ! voilé toujours; Puisque j’ai vu tomber dans l’onde de ma vie Une feuille de rose arrachée à tes jours;
Je puis maintenant dire aux rapides années: – Passez ! passez toujours ! je n’ai plus à vieillir! Allez-vous-en avec vos fleurs toutes fanées; J’ai dans l’âme une fleur que nul ne peut cueillir!
Votre aile en le heurtant ne fera rien répandre Du vase où je m’abreuve et que j’ai bien rempli. Mon âme a plus de feu que vous n’avez de cendre! Mon coeur a plus d’amour que vous n’avez d’oubli!
Disons-le en passant,être aveugle et être aimé,c’est en effet, sur cette terre où rien n’est complet,une des formes les plus étrangement exquises du bonheur.
Avoir continuellement à ses côtés une femme,une fille, une soeur,un être charmant,qui est là parce que vous avez besoin d’elle et parce qu’elle ne peut se passer de vous,se savoir indispensable à qui nous est nécessaire, pouvoir incessamment mesurer son affection à la quantité de présence qu’elle nous donne,et se dire: puisqu’elle me consacre tout son temps,c’est que j’ai tout son coeur;voir la pensée à défaut de la figure,
constater la fidélité d’un être dans l’éclipse du monde, percevoir le frôlement d’une robe comme un bruit d’ailes, l’entendre aller et venir,sortir, rentrer,parler, chanter, et songer qu’on est le centre de ces pas,de cette parole, de ce chant,manifester à chaque minute sa propre attraction, se sentir d’autant plus puissant qu’on est plus infirme, devenir dans l’obscurité,et par l’obscurité,l’astre autour duquel gravite cet ange,peu de félicités égalent celle-là.
Le suprême bonheur de la vie,c’est la conviction qu’on est aimé;aimé pour soi-même,disons mieux,aimé malgré soi-même;cette conviction,l’aveugle l’a.Dans cette détresse,être servi,c’est être caressé.Lui manque-t-il quelque chose?Non.Ce n’est point perdre la lumière qu’avoir l’amour.Et quel amour! un amour entièrement fait de vertu.Il n’y a point de cécité où il y a certitude.
L’âme à tâtons cherche l’âme,et la trouve.Et cette âme trouvée et prouvée est une femme.Une main vous soutient, c’est la sienne;une bouche effleure votre front,c’est sa bouche;vous entendez une respiration tout près de vous, c’est elle.Tout avoir d’elle,depuis son culte jusqu’à sa pitié,n’être jamais quitté,avoir cette douce faiblesse qui vous secourt,s’appuyer sur ce roseau inébranlable, toucher de ses mains la providence et pouvoir la prendre dans ses bras,Dieu palpable,quel ravissement!
Le coeur,cette céleste fleur obscure,entre dans un épanouissement mystérieux.On ne donnerait pas cette ombre pour toute la clarté.L’âme ange est là,sans cesse là;si elle s’éloigne,c’est pour revenir; elle s’efface comme le rêve et reparaît comme la réalité.On sent de la chaleur qui approche,la voilà.On déborde de sérénité, de gaîté et d’extase; on est un rayonnement dans la nuit.
Et mille petits soins. Des riens qui sont énormes dans ce vide. Les plus ineffables accents de la voix féminine employés à vous bercer,et suppléant pour vous à l’univers évanoui. On est caressé avec de l’âme.On ne voit rien, mais on se sent adoré.C’est un paradis de ténèbres.